Le bégaiement est un trouble de parole d’origine neuromusculaire. Il affecte la coordination des organes et des muscles pour produire la parole (cordes vocales, langue, lèvres, mâchoires, muscles de la respiration, etc.). Ses causes exactes sont inconnues. Des différences dans le fonctionnement du cerveau et l’hérédité semblent jouer un rôle important. D’autres facteurs, comme la fatigue ou le stress, peuvent contribuer à faire augmenter ou diminuer le bégaiement sans en être la cause.
Le bégaiement se manifeste par des répétitions de sons (ex.: p-p-p-papa), de syllabes (ex.: mai-mai-mai-maison) et(ou) de mots (ex.: moi-moi-moi-moi, je veux…), des blocages (mots qui ne veulent pas sortir, ex.: ___ je veux) et(ou) des allongements de sons (ex.: jjjjjjjje veux). De la tension musculaire et des mouvements associés (ex.: cligner des yeux, dilater les narines, serrer les poings, taper du pied, etc.) peuvent aussi être présents. Il arrive que le bégaiement engendre de l’évitement de mots ou de situations (ex.: refuser de livrer une présentation orale, ne pas aller à une rencontre familiale, s’absenter d’une réunion, etc.) et des pensées négatives au sujet de la parole et la communication.
L’orthophoniste est le professionnel de l’intervention pour ce qui est des différentes facettes du bégaiement. Il évalue la parole et les autres aspects pouvant être touchés (ex.: manifestations physiques, émotions, pensées, comportements, etc.) et est en mesure de produire des recommandations appropriées selon l’âge, les caractéristiques et la situation de chacun (ex.: thérapie pour favoriser une parole plus fluide, conseils pour faciliter la communication, échanges avec l’enseignant, intervention en classe, guidance quant à la prise de parole en public, etc.).
Voici quelques conseils pratiques pour aider votre enfant qui bégaie :
Parlez plus lentement
Ralentissez votre débit. Attendez au moins deux secondes avant de prendre la parole en réponse à l’enfant, faites plus de pauses quand vous parlez.
Reformulez les énoncés contenant des moments de bégaiement plutôt que de demander de les corriger
Reformulez doucement et correctement le mot ou l’énoncé contenant un moment de bégaiement, puis poursuivez la conversation de façon naturelle. Les demandes excessives de correction risquent d’augmenter le bégaiement de l’enfant et de l’amener à moins prendre la parole.
Prenez le temps d’écouter l’enfant
Il est important de ne pas parler en même temps que l’enfant et de lui laisser le temps de prendre son tour de parole. Quand le jeune vous parle, accordez-lui votre attention et regardez-le. Il sentira qu’il peut vous parler sans se sentir pressé, sans avoir peur de se faire couper la parole, ce qui favorisera une parole fluide.
Laissez l’enfant terminer son moment de bégaiement
Lorsque l’enfant bégaie, il sait ce qu’il veut dire. Évitez de dire le mot à sa place, ce qui pourrait l’amener à se décourager.
Évitez de conseiller l’enfant au sujet de sa parole
Donner des conseils comme « Parle plus lentement » ou « Respire avant de parler » à l’enfant risque davantage d’ajouter un stress aux situations de communication. Ce stress pourrait favoriser l’augmentation du bégaiement plutôt que la fluidité.